CBiS

Série ARTE.

« METTRE EN SCENE, Une traversée du processus de création »

Tout est partie d’une envie : partager avec l’autre les émotions par le ressenti du moment présent. Par des sonorités linguistiques et musicales d’ailleurs. Voyager avec les langues Bantous. Inviter l’autre à connaître l’héritage que m’a légué mon Père; sa voix, ses chansons… dans une intimité intimiste mettre tendrement des mots sur les maux. Ainsi par la chanson, la musique… métamorphoser ce mal être en un moment magique de bien être, inoubliable.

D'en Temps, dans la tradition Africaine en général et Congolaise en particulier, la parole avait une place importante voire primordiale. Chose qui, de nos jours, se détériore de plus en plus avec l’arrivée des nouvelles technologies de “communication”, réseaux sociaux et autres. Nos ancêtres communiquaient par le tam-tam, le lokole... et avaient des personnes qui parlaient au peuple dans les places publics, les deuils ou qui animaient les mariages coutumiers... associant à leur pratique danses, chansons, slogans... Dans le Congo profond ils étaient appelé "Nzonzi-Griot". Les Nzonzi-Griots, transmettaient la sagesse ancestrale d'une génération à une autre. À leur mort l’un des descendants de ces derniers reprenait le flambeau. De père en fils ces bibliothèques vivantes perpétuaient cette richesse.

Kimbia, un Congolais en exil voit ses repères vaciller. Envahi par ses souvenirs, il revit des fragments d'histoire de son pays à travers un rituel dont il est le grand maître de cérémonie. Fara-fara signifie face à face en Lingala. Kimbia est traversé par plusieurs confrontations... Du concert de la Foire Internationale de Kinshasa en 2005, précédent les élections présidentielles au légendaire combat Mohammed Ali et Georges Foreman de 1974, âge d’or supposé d’un pays sans repères, la pièce traverse les tensions politiques congolaises et se fait l’écho des conflits qui demeurent. Fara-Fara se veut aussi comme un face à face entre la musique et le théâtre.