Tout quitter pour vivre de sa passion, c'est ce qu'a fait Luc Mouret, comédien et metteur en scène de la pièce "Système d'exploitation"
Tout quitter pour vivre de sa passion, c'est ce qu'a fait Luc Mouret, comédien et metteur en scène de la pièce "Système d'exploitation"
Luc Mouret est comédien et metteur en scène. Son spectacle "Système d'exploitation" est actuellement à l'affiche du À La Folie Théâtre. Pourtant, rien ne le prédestinait à devenir artiste. Découvrez ci-dessous son inspirant parcours.
Bonjour Luc Mouret. Vous avez un parcours de vie plutôt atypique puisque vous avez changé de carrière pour devenir artiste. Racontez-nous.
L.M : En effet, pendant près de 10 ans, j’ai été consultant pour les syndicats. Et parallèlement, j’étais dans une troupe d’improvisation théâtrale. Je faisais de plus en plus de stages, de représentations, de festivals, jusqu’au jour où je me suis rendu compte que cela pouvait devenir mon métier à plein temps.
Finalement, c'était une vocation, non ?
L.M : Oui, le théâtre m’a toujours intéressé mais je ne l'avais jamais envisagé comme une carrière . Aujourd’hui cela me paraît évident : c’était une vocation enfouie !
Parlez-nous de votre parcours artistique. Quelle formation avez-vous suivie pour devenir comédien ?
L.M : Je suis rentré par l’improvisation théâtrale. J’ai suivi des cours, puis de nombreux stages avec des comédiens et formateurs internationaux. J’ai également élargi mes horizons avec des stages de clown, de chant, de danse... Puis, la meilleure formation c’est l’expérience. Travailler un texte, répéter, jouer… C’est comme ça que j’ai appris le plus efficacement.
Vous êtes l'auteur et le metteur en scène de "Système d’exploitation" qui se joue à La Folie Théâtre jusqu’au 15 avril prochain. Parlez-nous de cette pièce.
L.M : "Système d'exploitation" est une tragi-comédie dystopique entre Brecht et Black Mirror. Cela traite de l’impact de la surabondance des écrans sur notre santé mentale : comment ne pas devenir fou quand les écrans sont partout ? Dans un futur proche, alors que la crise écologique et économique s'accélère, les citoyens restent scotchés à leur smartphone. Deux coups de feu résonnent dans une "agence sociale" récemment privatisée. Cassandre une militante éco-anxieuse, Morphée un chômeur insomniaque, Hermès un livreur ubérisé, Gaïa une mère isolée et Dédale une cadre en burn-out, étaient sur place. Que s'est-il passé ? L'intelligence artificielle “Minotaure” mène l'enquête.
C'est la première fois que vous écrivez un spectacle. Pourquoi avoir décidé de quitter les planches pour créer votre propre spectacle ?
L.M : Les improvisateurs sont, dans l’instant, à la fois interprète, auteur et metteur en scène. Ces deux dernières casquettes m’ont toujours intéressé. Je ne souhaitais pas jouer dans "Système d’exploitation" car être metteur en scène et auteur est déjà beaucoup de pression et de travail. C’est mieux d’avoir un œil totalement extérieur.
Comment s'est déroulé le processus d’écriture ? D'où est venue l’inspiration ?
L.M : J’ai écrit la trame lors du deuxième confinement pour, dans un geste apparemment contradictoire, se révolter et prendre du recul. Le sujet est inspiré par la lecture du philosophe Bernard Stiegler, qui travaillait sur le lien entre la crise écologique, la disruption numérique et la santé mentale. Le spectacle s’est ensuite monté avec la technique de l'écriture de plateau. A partir de la trame et de multiples sources (livres, films, musique, articles...) les comédiens et comédiennes ont été invités à développer des improvisations pour écrire le spectacle. Pour finir, je suis revenu à une écriture à la table afin de peaufiner le texte. Je me suis inspiré de la méthode de Joël Pommerat que j’ai vu travailler.
Avez-vous participé aux castings pour trouver les comédiens ? Quelles étaient les critères requis ?
L.M : J’ai évidemment assisté à tous les castings. Le premier critère était d’être à l’heure et connaître son texte. J’étais assez ouvert concernant le physique. Dans le casting, je voulais savoir ce qu’ils avaient compris du personnage et s’ils semblaient crédibles dans ce rôle. Et surtout étaient-ils capables de s’adapter aux retours que je leur faisais.
Avez-vous déjà passé des castings ou des auditions ? Racontez-nous votre meilleur souvenir.
L.M : Il s’agissait d’un casting avec un texte libre. J’ai choisi une chanson de Brassens que j’ai adaptée en monologue. Cet exercice m’a beaucoup plu et en travaillant je me disais que même si je n’étais pas choisi, je prenais du plaisir à le faire. Le Jour J, j’avais l’impression de jouer mon spectacle plutôt que de passer un casting.
Un conseil pour tous les artistes qui rêvent de devenir comédiens professionnels et d’en vivre ?
L.M : Quel que soit le projet dans lequel vous êtes, il y a autour de vous des professionnels qui chercheront quelqu’un et penseront peut être à vous dans leur futur projet. Donnez envie de travailler avec vous : soyez sérieux, sans vous prendre au sérieux. Je recommande autour de moi les personnes bosseuses, fiables et positives.
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