Anne Caze, maquilleuse clips et télé, nous livre les dessous de son métier !
Anne Caze, maquilleuse clips et télé, nous livre les dessous de son métier !
Anne Caze est maquilleuse sur plateaux, clips et événements. Un métier artistique de l’ombre et pourtant indispensable lors des tournages. Comment devient-on professionnel.le dans ce milieu fermé ? A quoi ressemble une journée type ? Comment vivre de sa passion ? Anne nous raconte tout… sans fard ! Une ITV exclusive pour Casting.fr, le média qui met en avant tou.te.s les artistes.
Tu es LA maquilleuse pro incontournable des sets de clips, alors raconte nous comment tu es rentrée dans ce milieu qu’on imagine fermé ?
Aussi loin que je m’en souvienne, même toute petite j’ai toujours voulu faire ce métier. J’essayais de maquiller mes poupées Barbie, mais c’était limité ;-) Après un BAC ES, j’ai fait un BTS esthétique, puis j’ai évolué dans des domaines assez éclectiques, aussi bien en Spa, qu’en banque et même dans une boutique de luxe de perruques. Finalement le makeup m’a rappelée, c’était trop fort, alors à 24 ans j’ai repris ma formation en entrant dans l’école Make Up Forever en formation d’un an. Ca m’a plutôt bien réussi puisque j’ai fini Seconde Major de Promo et j’ai même remporté le du monde de body painting en catégorie amateur ! Je ne m’étais donc pas trompée…
Une formation pour être maquilleuse est un passage obligatoire de nos jours ?
Pour ma part ça m’a bien servie ! Même s’il faut préciser qu’en France, c’est un métier dont le diplôme n’est pas reconnu. En partant de là tout le monde peut s'improviser maquilleur.se. Si certain.e.s déplorent ça, je pense que ça a l’avantage de démocratiser le métier, et de faire émerger des talents inconnus via les réseaux.
Les réseaux sociaux et l’influence sont-ils des étapes indispensables pour éclore ?
Les réseaux sociaux sont un tremplin pour les artistes qui veulent se faire connaître sans forcément avoir fait de formation au préalable. Et puis surtout ceux qui n’ont pas forcément de contact dans le milieu peuvent se constituer une clientèle. Après c’est le talent, et la persévérance qui feront la différence… L’attraction du makeup dans les médias sociaux permet surtout de faire monter d’un niveau la créativité et les techniques. Depuis 10 ans, on assiste à de véritables révolutions avec un travail valorisé et très qualificatif !
Comment se constituer un réseau pour s’assurer une clientèle régulière et vivre de ce métier ?
On ne va pas se mentir, dans ce domaine c’est de la prospection quotidienne. Je ne me considère jamais en off parce qu’il est primordial d'entretenir son réseau et de se rendre disponible pour les différents projets. Ça signifie qu’à chaque fois que tu sors, que tu parles à une personne même dans la sphère privée, c’est potentiellement une opportunité de travail qui s’offre à toi, via le bouche à oreilles. Après avoir été l’assistante de Dany Sanz, la créatrice de Make Up For Ever, j’ai pu passer en freelance et utiliser mes premiers contacts à bon escient.
Pourquoi aimes-tu tant ton métier ?
Je pourrais faire ce métier toute ma vie parce que le maquillage peut revêtir beaucoup de formes différentes, ce qui me permet de tout le temps faire évoluer mon travail. Faire un métier passion, ça n’a pas de prix. Ça me permet également de découvrir beaucoup d’endroits et d’être mon propre patron, ce sont des aspects que j’adore ! Je n’ai pas voulu me spécialiser particulièrement, je suis une touche à touche et j’aime cette liberté que ca me procure. Il y a tellement de choses à faire dans ce domaine, tu peux bosser dans la mode, dans le cinéma, et même devenir thanatopracteur.trice (ndlr: maquiller les défunts), c’est dingue !
C’est quoi ta journée type ?
On pense qu’une maquilleuse sort apprêtée de chez elle de bon matin… mais loin de là, on n’en a même pas le temps. Quand je suis en tournage, je sors de chez moi à 6h pour rentrer à 1h du matin. Sur le set, je dois être très attentive à tous les détails et entre les maquillages, il y a pas mal d’attente. C’est un métier de passion mais également un métier de précision, il ne faut pas l’oublier. Mais malgré mes journées marathon, quand je rentre j’ai la satisfaction d’avoir fait quelque chose qui me passionne et ça c’est très gratifiant.
Faire un métier passion c’est aussi un challenge pour gagner sa vie, combien gagne en général une maquilleuse ?
Ça dépend vraiment des réseaux et contacts, on peut avoir des journées où le cachet varie entre 250 et 1200 euros. Après c’est aussi le talent qui fait la différence… Celles qui ne sont pas diplômées et qui font ça en hobby ont tendance du coup à baisser leurs cachets, ce qui peut-être une contrainte pour le milieu…
Quel serait ton ultime conseil pour quelqu’un qui débute ?
On peut penser que c’est un métier fermé et saturé, et pourtant je pense qu’il y aura toujours de la place pour les personnes motivées ! Les milieux artistiques exigent de la persévérance ; alors croyez en vous, soyez créatif.ve.s et ne vous découragez jamais !
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Crédit photo : Instagram Anne_caze