mariaFausta, chanteuse et multi-instrumentiste à carrière internationale nous parle de son parcours et de ses formations musicales.
mariaFausta, chanteuse et multi-instrumentiste à carrière internationale nous parle de son parcours et de ses formations musicales.
Bonjour mariaFausta, vous êtes auteur-compositeur-interprète, parlez-nous de vous et de vos débuts dans cette carrière.
MF : Depuis mon enfance, j'ai manifesté de l'intérêt pour la musique, en particulier pour le chant et le piano. C'est à l'âge de 14 ans que j'ai commencé à étudier le violon classique. Un professeur avait convaincu mes parents qu'il y avait "plus de violons dans l'orchestre que de pianos". Une mauvaise phrase dont je me souviens encore. Deux ans après avoir commencé des études classiques, j'ai monté une pédale de distorsion dans mon violon afin de jouer du J. Hendrix, car j'étais attirée par la variété musicale qui m'entourait. Puis j'ai terminé mes études au conservatoire. J'ai encore le souvenir des premières répétitions dans l´orchestre. J'avais tendance à interpréter la musique en explorant toutes les facettes possibles de l'œuvre et de l'artiste. J'ai élargi mes études philologiques par la recherche de manuscrits et de biographies. J'ai aussi laissé place à d'éventuelles ré-interprétations de la musique, en mêlant les influences qui m'avaient jusqu'alors frappée. Mon intérêt pour la musique est allé bien au-delà des limites de l'état d'esprit académique. J'avais besoin d'explorer la transversalité de la musique. Compte tenu de mon intérêt pour les disciplines musicales les plus variées, je suis devenue une artiste polyvalente. Mais dans le système holistique classique d'étude de la musique, ma créativité s'est rapidement transformée en cage. Pendant de nombreuses années, j'ai fragmenté mon langage dans différents domaines et projets, me donnant entièrement dans des concerts, en procédant un pas à la fois dans toutes les directions. J'ai partagé cette évolution avec un public qui m'a toujours soutenue et qui a d'ailleurs compris, avant moi, mon cheminement artistique.
En 2014, j'ai commencé à m'intéresser à la musique de film, grâce aux cours d'harmonie de Jean Gobinet au CMDL, où j'ai suivi le cours de violon jazz. De retour en Italie, j'ai commencé à écrire de la musique pour la télévision et le théâtre. Je me suis consacrée à approfondir les aspects techniques de la production, afin d'être plus indépendante. C'est durant cette période que j'ai installé mon "home studio", commençant à consacrer des sessions nocturnes à ce qui deviendra plus tard mon premier album "Million Faces".
Avez-vous suivi des formations ?
MF : Outre le diplôme du conservatoire, j'ai suivi plusieurs formations : guitare classique, musique contemporaine, musique baroque, chant, direction d'orchestre, séminaires et cours de jazz, pop/rock et bien d'autres. Sans enlever leur importance, je pense cependant que la majeure partie de ma formation vient des enseignements des grands artistes, avec qui j'ai eu l'occasion d'étudier et plus tard de collaborer.
Mes années avec Didier Lockwood, Maestro Shambadal (directeur de Berliner) et Melo Mafali m'ont profondément changée. Les grands artistes ont cette capacité de nous faire découvrir des mondes auxquels nous n'avions pas accès auparavant, pour la simple raison qu'ils sont déjà passés par là. Ils ont trouvé une porte et sont capables de nous conduire jusqu'au seuil, pour nous donner un aperçu de cette magie. Ils essaient d'expliquer en détail les immenses sensations et émotions que tu éprouves au-delà du seuil, mais ensuite c'est à toi de trouver les clés pour y entrer, et les vivre. Personne ne peut le faire pour toi.
Quelles sont vos influences musicales ?
MF : Les artistes qui m'ont le plus intriguée, tant sur le plan musical que biographique, sont Beethoven, Scriabin, Schubert, Stravinsky, David Bowie, ELP, Roxy Music, Frank Zappa, Led Zeppelin, Janis Joplin, Genesis, Gentle Giant, YES, Joni Mitchell, Grand Funk Railroad, Black Sabbath, Savoy Brown, Hatfield and the North , Uriah Heep, Rufus Thomas, Nina Simone, Rolling Stones, Van der Graaf, David Sylvian, Joy Division, Nirvana, Etta James, NIN ... La liste est vraiment longue. En ce moment j'écoute à nouveau Ummagumma de Pink Floyd.
Vous avez tout récemment sorti votre deuxième album BETTER LIKE MACHINE, quels sujets sont abordés dans cet album ?
MF : Par rapport à mon premier album, cet album est beaucoup moins intimiste, mais j’y ai mis tout mon enthousiasme et une immense envie de m’amuser. Cependant, je n’ai rien voulu céder à l’air du temps. J'ai évité d’être complaisante. Ce projet est né en 2018. Mais, à cause de la pandémie, il a fallu attendre 2022 pour sortir l’album, bien que certains morceaux aient circulé pendant le confinement
Mes onze morceaux touchent à des thèmes liés à la mémoire, au transhumanisme, au subconscient et à nos peurs. Face aux changements qui bouleversent notre vie aujourd’hui, l’amour, la poésie et le rêve demeurent, dans cet album, comme autant de bouées de sauvetage, auxquelles il nous est encore possible de nous accrocher pour préserver notre humanité.
Quelles sont les étapes de la création d’un album ? (écriture, production, signature en maison de disque, promotion…)
MF : Mes travaux réalisés pour la télévision ou pour le théâtre ont des délais et des contrats à respecter. Ils sont donc soumis à une méthodologie, que j'ai acquise au fil du temps. Au contraire, la création de l'album "Better, Like a machine", comme pour le précédent "Million Faces", exclue l'étape finale du mix et du mastering. J'ai définitivement abandonné l'idée que c'est la technique qui structure la création. Je crois plutôt que la création enveloppe la structure en laissant une frontière ouverte au changement continu. En soi, une œuvre n'est jamais complètement terminée.
Vous serez sur scène le 26 septembre au théâtre de Nesle, a quoi peut-on s’attendre pendant ce concert ?
MF : En insistant sur la catharsis de l'album "Better, Like a machine", je me suis rendue compte que j'avais trouvé les éléments pour construire "une bombe" dans la psychopathologie. Il fallait que cette bombe soit déclenchée. Maintenant, avec ce show plus intimiste que l'album, je veux comprendre et voir avec le public si cette bombe a été lancée trop près.
Quel sentiment avez-vous avant de monter sur scène ? Comment gérer vous votre stress ?
MF : Avant de monter sur scène, je ne ressens pas vraiment de stress mais plutôt une tension positive. Juste avant de jouer, j'entre dans la musique, comme s'il y avait deux minutes de partition avant le morceau avec de nombreuses mesures de silence. Puis le rythme, la pulsation arrivent et le concert a déjà commencé. À la fin du spectacle, je me consacre aux mêmes mesures de silence pour vivre ce moment incroyable où l'on se rend compte que toute cette énergie, la mienne mêlée à celle du public, flotte encore dans l'air comme un écho. Et puis je sens cette émotion couler avec une profonde gratitude.
Quels conseils donneriez-vous aux membres de chez Casting.fr, qui comme vous rêvent de devenir auteur compositeur interprète ?
MF : Il faut avoir de la patience pour cultiver son identité, mais aussi savoir écouter.Il est nécessaire d'accepter les erreurs et les vivre intensément dans la création, sans se laisser définir par elles mais en les remodelant à chaque instant. La recherche est un changement constant.
Retrouvez toutes les infos du concert dans cet article.
Si vous aussi vous rêvez de suivre une carrière comme celle de Maria Fausta, n'hésitez pas à postuler à nos castings chant et musique.