Julien Derouault, danseur, vous dit tout sur "La Leçon", son nouveau spectacle mis en scène avec Marie-Claude Pietragalla
Julien Derouault, danseur, vous dit tout sur "La Leçon", son nouveau spectacle mis en scène avec Marie-Claude Pietragalla
Julien Derouault vous êtes danseur, chorégraphe et fondateur du théâtre du corps. Quelle est
l’intention première de votre compagnie ?
J.D : Le théâtre du corps est une compagnie de danse que nous avons fondé en 2004. Ce n’est pas une école c’est une compagnie professionnelle. Nous avons inventé un langage commun et complexe où l’improvisation l’écriture s’entremêlent en permanence. Devenir une femme et un homme qui dansent est l’aboutissement du théâtre du corps, un travail minutieux qui demande aux danseurs et aux comédiens de se placer au-delà des conventions apprises. Nous avons en 2021 créé un centre de formation en Alternance (CFA) pour former des artistes pluridisciplinaires sur l’excellence des arts du mouvement. Le cursus de ces apprentis se déroule sur 2 ans et se terminent par obtention d’un diplôme certifiant d'artiste de théâtre corporel équivalent à un Bac +2.
Votre création “La Leçon” est l’adaptation de la pièce culte d'Eugène Ionesco. Elle semble imager votre intention. Racontez-nous.
J.D : La leçon d’arithmétique et de philologie devient une classe de danse et renforce l’absurdité de la situation. Le mot résonne en geste, le chiffre en mouvement rythmé. Mais derrière l’incohérence du discours et la confusion du langage, Ionesco questionne l’éducation avec malice et interroge notre perception du monde visible.
Parlez-nous de votre personnage « le professeur ».
J.D : Mon personnage du professeur que j’interprète règne d’une manière toute puissante sur ses élèves. Tel un Louis de Funès survolté, il enseigne tout et n’importe quoi, la danse, l’arithmétique, la philologie ou la linguistique. Il prend très vite le contrôle de ses élèves mais il finira par perdre le sien. La leçon de Ionesco est bien une leçon sur la nature humaine , les rapports de pouvoir et le contrôle des esprits.
Qui sont les sept danseurs qui vous accompagnent ?
J.D : Le rôle de l’élève est interprété en alternance par Caroline Jaubert ou Manon Chapuis. Le rôle de Marie par Solène Messina Ernaux ainsi que les quatre élèves : Carla Béral, Amélie Lampidécchia, Robin Salat et Antonin Muno.
D’après-vous, quelles sont les qualités nécessaires pour devenir un danseur professionnel et embrasser une carrière telle que la vôtre ?
J.D : Le travail, Le travail… la passion et l’engagement.