Le comédien et hypnotiseur Hicham Benjoudar vous révèle tous les secrets qui se cachent derrière les spectacles d'hypnose

Bonjour Hicham Benjoudar, vous êtes comédien et hypnotiseur. Racontez-nous comment votre parcours artistique a commencé ?

H.B : J’ai commencé à prendre goût à la scène et au public en participant à des concours d’éloquence pendant mes études. En arrivant sur Paris, je me suis lancé sur scène sur les plateaux de stand up en prenant des cours de théâtre en parallèle.

Hypnotiseur est une profession plutôt insolite. Comment se forme-t-on ? Faut il un don ? Des qualités requises ?

H.B : Savoir hypnotiser n’est pas un don mais une compétence qui s’acquiert par la formation et surtout beaucoup de pratique. Il existe plusieurs instituts de formation à l’hypnose. Concernant l’hypnose en spectacle, j’ai commencé à me former seul avec des livres et des vidéos, et en pratiquant énormément autour de moi. Pour l’hypnothérapie, je me suis formé auprès d’un institut en étant au préalable déjà formé à la PNL (Programmation Neuro- Linguistique) et en étant de base professionnel de santé. Pour les qualités requises je dirais l’intégrité, la confiance en soi, une bonne dose de bienveillance et d’empathie et beaucoup d’imagination.

Vous êtes à l’affiche du spectacle « Meurtre sous hypnose ». Présentez- nous ce beau projet.

H.B : Mon premier spectacle d’hypnose intitulé « Renaissance » était une démonstration de la puissance de notre esprit, une invitation à prendre la pilule rouge de Morpheus pour suivre le lapin blanc aux pays des merveilles et voir jusqu’où va le terrier. J’expliquais à quel point nos émotions et nos perceptions pouvaient créer une distorsion de la réalité et comment nous y reconnecter. Pour le second spectacle, j’ai voulu revenir aux bases de ma passion, le théâtre. J’ai alors imaginé un spectacle d’hypnose écrit avec les codes d’une pièce de théâtre. C’est ainsi qu’est né « Meurtre sous hypnose » la première pièce de théâtre où les comédiens sont des personnes du public hypnotisées et dont voici le synopsis.

Depuis des années, la pièce de théâtre " Coup de poker " est un franc succès où comédiens et public se donnent rendez-vous pour enquêter sur une scène de crime devenue légendaire. Mais ce soir les choses ne se passent pas comme prévu, le public est installé mais les comédiens ne sont toujours pas arrivés et aucun d'eux ne répond aux appels. Malgré tout, il est hors de question d'annuler la représentation. Le metteur en scène propose alors de former des personnes du public sur le tas grâce à une méthode révolutionnaire : l'hypnose. Nos chers hypnotisés se retrouvent alors embarqués dans une enquête policière pleine de gags et de rebondissements où chacun d'eux devient un infortuné suspect.

Comment choisissez-vous les personnes que vous allez hypnotiser parmi les spectateurs ?

H.B : Tout le monde est réceptif à l’hypnose mais tout dépend des conditions et de l’objectif. Ce qui fait que selon le contexte, il y aura
des personnes plus réceptives que d’autres. C’est celles-ci que l’on recherche et que l’on sélectionne par un premier test de réceptivité (il en existe plusieurs), ensuite le plus souvent on va approfondir l’état d’hypnose par étape et garder les personnes qui réagissent le mieux.

Il y a une certaine part d’inconnu, car vous ne savez jamais à l’avance si les spectateurs vont jouer le jeu pour le spectacle. Comment parvenez-vous à gérer cela ?

H.B : Avec beaucoup de stress. Ça ne m’est (encore) jamais arrivé mais tomber sur une salle sans aucun réceptif est ma plus grande peur. Je gère cela en n’y pensant pas et en me concentrant sur la technique et le spectacle, qui est d’ailleurs différent à chaque représentation car chacun réagit différemment aux suggestions et justement parce qu’il n’y a pas forcément le même nombre de personnes réceptives à chaque représentation.

Dites-nous tout sur votre préparation juste avant une représentation.

H.B : Pas tout quand même parce qu’il y a la partie où je m’habille. Il y a toujours un peu de trac avant une représentation mais on apprend à cohabiter avec et à comprendre qu’on en a besoin pour le transformer en énergie positive dès lors qu’on met un pied sur scène. Après j’ai mon petit rituel, j’aime me poser un peu seul dans la salle ou sur scène avant d’aller préparer mes affaires dans les loges. Je respire et fais une séance de visualisation en me projetant positivement dans le spectacle ou en me reconnectant à certains moments où je me suis senti fort et satisfait. Lorsque je suis accompagné d’amis, le public rate alors la meilleure partie du spectacle qui se déroule en loges car c’est le moment où on est en roue libre, ce qui permet d’entrée en scène avec une belle énergie.

Vous organisez également des plateaux d’artistes. Parlez-nous plus en détail de cette initiative.

H.B : J’ai débuté la scène sur les plateaux d’humoristes et j’ai rapidement commencé à en organiser et en présenter. De temps en temps, j’aimais varier en proposant un artiste avec un univers différent (chant, magie, danse, freestyler foot, musicien...) puis j’ai gardé ce concept car je le trouve un peu plus divertissant et « festif » que les plateaux conventionnels où il n’y a que des humoristes qui se succèdent. Le Plateau, organisé par Well Com’ (c’est ma prod), est d’abord un plateau d’humour avec un petit show d’hypnose à la fin et toujours quelques surprises et découvertes artistiques.

Qui peut y participer ? Comment des artistes peuvent s’y inscrire ?

H.B : En général je démarche les artistes que je souhaite avoir sur une date mais vous pouvez toujours m’envoyer une demande à « Well_com01 » sur Insta et je prendrai le soin d’y répondre.

Avez-vous déjà passé des castings ? Si oui, racontez-nous une anecdote.

H.B : Je n’ai fait que des auditions pour des pièces de théâtre pour le moment. Faire des castings pour de la production audiovisuelle est un objectif et ce sera la prochaine étape je l’espère. Comme anecdote rien de particulier, une fois un auteur et metteur en scène m’a proposé une audition pour sa pièce par téléphone, j’ai trouvé ça bizarre...

Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr qui souhaitent devenir comédiens ? 

H.B : Je vais dire quelque chose de banal mais si vous avez envie de faire quelque chose faites le quoiqu’on en dise et quoiqu’il en coûte. Si vous ne transformez pas, par vous-même, votre désir en action il se transformera, par lui-même, en regret. Au moins essayez, si vous êtes fait pour ça vous en serez accroc dès la première dose, sinon vous aurez essayé. Lorsque j’ai décidé de quitter mon job de pharmacien pour me lancer sur scène, j’ai mis près de six mois à le dire à mes proches. Non pas par peur de leurs réactions mais pour ne pas qu’ils me transmettent leur propres peurs et leurs injonctions. Les proches ont du mal à voir ça comme un métier alors que c’est peut-être celui qui demande le plus de travail. Ensuite je dirai qu’il faut être prêt mentalement et s’accrocher, c’est un métier où l’on travaille pour soi et contre soi, où l’on est périodiquement soumis à des phases de remises en questions, où il est difficile de faire sa place et de la garder. Mais lorsqu’on fait cela avec passion le jeu en vaut largement.

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