Rencontre avec Julie Martel, comédienne et réalisatrice passionnée qui participe au Nikon Film Festival avec son court-métrage "Madame Chain"
Rencontre avec Julie Martel, comédienne et réalisatrice passionnée qui participe au Nikon Film Festival avec son court-métrage "Madame Chain"
Bonjour Julie Martel. Vous êtes comédienne, auteure, productrice et réalisatrice. On peut donc dire que vous touchez à tout ! D’où vient cette passion pour le cinéma ?
J.M : J’ai grandi à Los Angeles et très jeune, avec mes premiers films Disney, j’ai vu le génie du cinéma. Pour moi, "Dumbo" est un chef d’œuvre. J’ai eu la chance, très jeune, de voir le travail sur des plateaux de studios, et ça m’a donné envie d’en faire partie. J’ai fait de la régie, assistante mise en scène, assistante de production, de la figuration. J'’ai toujours occupé le terrain et j’aime cette matière du rêve, cette matière invisible qui fait battre les cœurs et nous fait sentir en vie. J’ai surtout appris les heures de travail que fournissent des techniciens, les artistes, toutes les personnes qui rendent possible qu’un film existe. Cela m’a toujours passionnée... Le travail, le langage de l’image, raconter une histoire et toutes les rencontres humaines si diversifiées dans un espace temps, hors du temps. Ce sont des métiers qui font rêver mais qui demandent un grand travail.
Quelles formations avez-vous suivies ?
J.M : Je dirais que la meilleure formation c’est la vie et le travail. Bien sûr, j’ai eu la chance de connaitre un Jean Laurent Cochet ou Raphael Minneart, peu connus du grand public mais qui sont pour moi des Maîtres en la matière. On n’apprend pas à jouer la comédie. On apprend à travailler notre instrument pour incarner un personnage et raconter une histoire.
En tant que comédienne, vous avez dû passer beaucoup de castings. Racontez-nous une anecdote.
J.M : Un jour je ne pensais pas passer de casting, j’avais les cheveux sales et je sortais de la boxe. J’avais le moral à double zéro et
une peine sentimentale. J’en n’avais rien à faire du casting et malgré ma sale tête et le manque de pêche, je suis quand même venue faire mon travail et j’ai eu le premier rôle dans un film. Ah non, en fait ça, c’est l’histoire de mon prochain casting.
Comment bien se préparer avant un casting ?
J.M : Connaître son texte, c’est le béaba. Je trouve malheureux en France de voir autant de comédiens, même connus, ne pas connaître leur texte. Connaître son texte au rasoir.
Vous avez fondé la société Jama, qui réalise et produit des vidéos. Parlez-nous de ce projet ambitieux.
J.M : Jama, c’est mon atelier de création. À une époque, j’avais trop de statuts qui ne se regroupaient pas : auteure pour les traductions anglaises de longs-métrages, réalisatrice, comédienne, etc. Et du coup, j’ai décidé d’ouvrir Jama. J’ai pu gagner ma vie en faisant des films institutionnels, reportages ou clips ou pub web, et produire mes courts-métrages et d’autres projets qui me tenaient à cœur. J’ai aussi eu la chance de pouvoir sous-titrer en anglais de nombreux films français pendant 5 ans. Et cela m’a vraiment appris le sens narratif du dialogue et de l’image. Jama travaille avec de nombreux techniciens de qualité et de talent. Peu importe le budget, une fois que j’accepte un projet, j’y mets tout mon cœur.
Cette année, vous participez au Nikon Film Festival. Parlez-nous du film que vous avez réalisé, et dans lequel vous jouez également.
J.M : Je n’ai pas eu le temps terminer ce film. Le son, par exemple, n’est pas fait comme j’aimerais, mais il y avait une contrainte de
temps et du coup d’argent. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce texte et cette histoire qui pourrait aussi être une scène tirée d’un film.
Je ne me suis pas attardée beaucoup sur la réalisation qui est simple faute de moyens et de temps. Cela m’a couté 350 euros. J’ai surtout été soutenue par des gens qui croient en moi et que je remercie infiniment. Je me suis plus concentrée sur l’acting. Depuis 5 ans, je ne fais que de la réalisation, donc c’était un exercice intéressant de pouvoir me mettre en scène. J’ai voulu aussi travailler autour de l’humour noir pour parler d’un sujet qui nous touche tous, à savoir : la mort.
Vous êtes aussi réalisatrice de bandes démo. Expliquez-nous pourquoi une bande démo est primordiale pour tout comédien.
J.M : En rencontrant Soledad Franco et en regardant les bandes démo des jeunes débutants, c’est clair qu’il est essentiel que l’image soit simple mais propre avec le point et le son corrects. En 2023 il est essentiel pour quelqu’un qui débute de pouvoir présenter son travail, sa palette de jeu. Ensuite le jeune acteur ou actrice doit travailler. Un grand acteur est celui qui est capable d’être intime avec le public. Jouer une petite scène leur permettra d’être face à un travail concret. Il suffit d’une minute avec un excellent travail.
Quel conseil donneriez-vous à tous les membres de Casting.fr qui souhaitent devenir comédiens ?
J.M : Être authentique et travailler.
Pour visionner le court-métrage "Madame Chain" de Julie Martel, rendez-vous sur le site du Nikon Film Festival.
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