Camille, gagnante de la saison 8 de l'émission " Le meilleur pâtissier " revient sur son expérience

Retrouvez notre dernière actualité sur, Le Meilleur Pâtissier, ici.

Camille bonjour, vous êtes la grande gagnante de la saison 8 du meilleur pâtissier, quand et comment avez vous postulé au casting de l'émission ?

C : À vrai dire, je n'ai jamais postulé car c'est un casteur qui m'a contactée sur mon compte instagram pâtisserie (d'ailleurs très peu connu à l'époque, je devais avoir 600 abonnés!). C'était en septembre 2018 pour la saison 8 du meilleur pâtissier, tournée entre avril et juin 2019. Pour notre saison, il y avait environ 50% des candidats qui avaient été directement "chassés" sur les réseaux sociaux, et 50% qui avaient postulé en envoyant leur candidature aux chargés de casting mais ces chiffres sont variables selon les saisons, il n'y a donc pas de moyens privilégiés pour accéder à l'émission.

Comment se déroule le casting de l'émission ? 

C : Les étapes sont variables selon les candidats mais il y a en moyenne 3 grandes phases :

1.La prise de contact par téléphone ou visio : le casteur cherche à en savoir un peu plus sur le candidat. L'univers pâtisserie est important mais pas que... Il faut garder en tête que la production recherche une personnalité ou un parcours marquant pour le public. Une personne très forte en pâtisserie mais fermée à d'autres passions ou peu sociable n'aura, je suppose, pas sa place dans la sélection finale (attention, si vous n'êtes pas selectionnés, cela ne veut pas dire que vous êtes inintéressants. Cela veut tout simplement dire que ça n'est pas fait pour vous dans l'immédiat, ou pas fait pour vous tout court). Il faut garder en tête qu'il y a environ 5 000 personnes triées lors de cette première étape alors il faut se démarquer !

2.Le rendez -vous avec le casteur et la première dégustation de vos gâteaux : Avant la Covid, nous avions rendez-vous à la BBC (Production déléguée du Meilleur Pâtissier) et nous devions ramener deux créations. Sur place, il faut savoir parler de son gâteau, de la découpe, de ses inspirations car il vont être dégustés par Benoît Couvrand (Chef Pâtissier du groupe Cyril Lignac). C'est aussi la première étape filmée du casting ! C'est, je pense, à cet instant qu'on peut détecter les premières appétences à interagir avec la caméra. Même si rien n'est définitif : un candidat peut être mal à l'aise (comme moi) au début puis découvrir qu'il est finalement plutôt fait pour l'exercice. C'est aussi le premier "Retourné de gâteau" factice (Un plan très connu de l'émission qui apparaît à chaque portrait de candidat) ! Depuis la Covid, je ne sais pas comment se déroule cette étape (mais quoiqu'il arrive, les candidats devront présenter des gâteaux, c'est clair !).

3.Le testing : La dernière étape pour la sélection finale de l'émission (il ne reste qu'une cinquantaine de candidats à cette étape...). Il s'agit d'épreuves de pâtisserie en conditions réelles comme sous la tente, avec un temps limité, des sujets imposés, des journalistes et des cameramans. Cette étape se déroule en banlieue parisienne dans des cuisines professionnelles (tout le matériel indispensable est fourni, mais les candidats peuvent ramener du petit matériel ou des ingrédients fétiches !). C'est l'étape cruciale pour déterminer si un candidat peut tout gérer en même temps : l'interaction avec les journalistes et les caméras, la gestion de la pression pour sortir son gâteau en temps limité, pâtisser dans un environnement avec du matériel non familier, tout ceci au milieu d'autres candidats avec qui il faut parfois partager le four ou le matériel. Bref, les vraies conditions sous la tente (sauf que ça n'est pas dans une tente !).

Sur quels critères êtes-vous sélectionnés ?

C : Comme je le disais, au-delà de la pâtisserie, la personnalité joue beaucoup. Cela reste une émission de télé, il faut que la curiosité du public soit piquée par tel ou tel candidat. Certains candidats retenus pour l'émission ne pâtissent que depuis quelques mois, mais ont une belle histoire à raconter (que ça soit dans leur parcours professionnel, leurs passions en dehors de la pâtisserie, leur expérience de vie etc). Il faut donc avoir un savant mélange de passion pour les gâteaux et d'originalité dans sa personnalité. Il faut également être à l'aise face à une caméra et très sociable.

N'oublions pas que le tournage dure 2 mois quasiment non stop en moyenne, il faut donc accepter de vivre en communauté de pâtissiers et entouré d'une centaine de personnes composant l'équipe de tournage pendant tout ce temps. Il faut également garder à l'esprit qu'une partie très subjective reste présente dans la sélection des candidats : chaque année, ce sont 14 candidats qui sont sélectionnés ensemble. Ces 14 candidats représentent l'équipe la plus cohérente possible pour la production et M6.

Il se peut qu'une personne ne soit pas retenue une année malgré une personnalité intéressante car son profil ne fonctionnait pas dans la sélection finale. Mais cela n'est pas exclu que ça fonctionne l'année suivante (certains candidats de l'émission ont passé le casting plusieurs années consécutives avant de pouvoir y accéder !). Enfin, je le reprécise, cette émission est réservée aux amateurs : l'obtention du diplôme de CAP Pâtisserie est éliminatoire. 

L'entente entre les candidats est-elle bonne ou y a-t-il parfois de la rivalité ? 

C : Les deux ! Mais ça n'est pas incompatible: il y a une bonne entente générale mais également des moments de tension pendant les 2 mois de tournage et c'est normal. Placez 14 personnes totalement différentes dans la même pièce pendant 2 mois et en compétition pour un trophée, vous verrez ce que ça donne ! J'exagère, bien sûr, mais il faut imaginer qu'on est loin de son entourage et de ses repères pendant quelques semaines, la fatigue et le stress s'ajoutent bien évidemment au fur et à mesure du concours. Sans parler des enjeux à la clé, le trophée du Meilleur Pâtissier et la parution de son livre de recette ainsi qu'une visibilité énorme, qui font que certaines tensions apparaissent et la compétition peut parfois prendre le dessus. Même si cela reste un concours bon enfant, c'est inévitable (pour en avoir discuté avec des candidats toute saison confondue, il y a toujours quelques tensions à un moment ou un autre, j'espère ne pas casser le mythe de l'aventure rose bonbon !).

En revanche, nous faisons partie d'une aventure unique et nous vivons cette expérience ensemble. La plupart des candidats réalisent la chance qu'ils ont de vivre cela et sont capables de prendre du recul pour en profiter à fond. L'aventure du Meilleur Pâtissier nous lie pour toujours et crée de belles amitiés (même entre des candidats de saisons différentes d'ailleurs, le Meilleur Pâtissier c'est une vraie famille).

Quelle est à vos yeux la qualité la plus importante à avoir pour participer à cette émission ? 

C : La sincérité ! Jouer un personnage qui n'est pas le sien lors du casting se voit et c'est rédhibitoire, ne pas être sincère pendant le tournage se voit également et vous ne serez pas intéressant pour le public qui vous regardera. Bref, au Meilleur Pâtissier, essayer de feindre ça se voit tout de suite, et généralement les gens n'aiment pas le mensonge.

Contrairement à d'autres émissions de télé-réalité où certaines situations entre les candidats sont stratégiques et parfois un peu "forcées" afin de rendre le programme plus attractif, on parle quand même d'une émission de pâtisserie. La pâtisserie c'est, et ça restera, du partage. Il faut être capable de retranscrire sa personnalité dans ses gâteaux pour l'offrir aux téléspectateurs. Et plus vous serez sincères dans toutes les étapes de cette aventure (du casting au tournage d'ailleurs), plus on vous le rendra positivement et vous serez en adéquation avec vous-même aussi !

Avoir l'équipe technique autour de soi, ça ne déconcentre pas trop ? 

C : Cela perturbe forcément un peu au début car personne n'est préparé à ça ! Mais très vite, on l'oublie. On parle à son journaliste et son caméraman pendant les épreuves comme on parlerait à une personne de sa famille, on oublie l'objectif. Parfois, un peu trop d'ailleurs : je me souviens que plus j'étais à l'aise, et plus les gros mots sortaient facilement ! Il faut garder dans un coin de la tête que, quelques mois après, il y a une diffusion à la télé devant des millions de téléspectateurs.

Quel est votre meilleur souvenir sur le tournage ? 

C : Le tournage de la finale bien évidemment ! Et plus particulièrement les dernières minutes avant de rentrer sous la tente pour la dernière épreuve. Le thème de cette finale était "le carnaval" et, une troupe de danseurs brésiliens était présente. Mon cœur battait au rythme des tambours et aussi fort que leur martèlement je crois. Je savais que je vivais les dernières heures de ma saison du Meilleur Pâtissier. Sans savoir que j'allais gagner, c'était un énorme moment de flottement : à la fois la fin d'une période magique et le potentiel début d'une autre. 

Et votre pire souvenir  ? 

C : Une épreuve de notre Mercotte Nationale, bien sûr ! Je me souviens de l'intitulé : Le don Juan. J'ai du finir avant-dernière... J'ai franchement vécu cette épreuve en souffrance du début à la fin (heureusement, j'en ris beaucoup maintenant). Mon gâteau ne s'est jamais démoulé et j'ai même fini par me couper les doigts assez gravement avec les lames de mon mixeur. Une catastrophe quoi !

Qu'est ce que cette émission a apporté ou changé dans votre vie professionnelle ?

C : Je peux dire "tout"? C'est évidemment impossible de savoir ce qu'aurait été ma vie professionnelle aujourd'hui sans cette émission. Mais elle aurait été radicalement différente, c'est sûr. Aujourd'hui je vis de la pâtisserie parce-que j'ai développé mon propre réseau après l'émission et ce, très rapidement. J'ai la chance de pouvoir travailler dans beaucoup de domaines différents (ateliers de pâtisserie entreprises et particuliers, rédaction de livres de recettes, élaboration de cartes sucrées pour les restaurants, création de moules pâtissiers, partenariats avec des marques qui me correspondent sur les réseaux sociaux etc).

J'aurais peut-être pu le faire sans le Meilleur Pâtissier mais ça aurait mis beaucoup plus de temps, cela a donc propulsé mes activités en pâtisserie et précipité mon choix de démissionner de mon ancien métier de consultante en finance.

Aimeriez-vous refaire une téléréalité ? Si oui laquelle ? 

C : Refaire de la télé : OUI ! Mais tout dépend du programme. Il faut que le concept soit lié à la food et me corresponde. 
J'ai déjà été contactée pour participer au casting des Anges par exemple mais j'ai refusé car ce n'est pas cohérent avec ma personnalité. En revanche, j'ai vraiment adoré les différentes expériences plateau que j'ai pu faire pendant et après le Meilleur Pâtissier alors, si j'ai l'occasion de trouver une opportunité télé qui me correspond, je saisirai sans aucun doute cette opportunité !

Quel conseil donneriez-vous aux membres casting.fr qui comme vous souhaitent tenter leurs chances dans une émission de télé ? 

Rester naturel et prendre du recul : si vous n'êtes pas sélectionné alors que vous avez été naturel, que vous avez tout donné le jour J, et bien c'est que le casting en question ne vous correspond pas, ou du moins pas tout de suite. Peut-être que vous vous rendrez compte au cours du casting que les conditions du programme ne sont pas faites pour vous d'ailleurs. Sinon, il faut persévérer et travailler pour le casting de l'année suivante. Encore une fois, rien n'est définitif : si vous n'êtes pas sélectionné une première fois, votre chance peut arriver au casting suivant !